Jardins familiaux

Vous ne possédez ni potager, ni jardin d’agrément et pourtant vous aimeriez cultiver fleurs et légumes. La campagne à la ville, c’est ce que recherche un grand nombre de citadins. Un coin de terre loué pour une somme modique, où l’on peut pratiquer sa passion du jardinage, et rechercher le calme et la détente.

Jardiner : une occasion unique de cultiver ses propres légumes, de connaître leurs origines et ainsi manger sainement. Mais aussi côtoyer d’autres jardiniers, échanger des plants ou des idées, se relaxer. Que l’on soit bio, naturel, lunaire, amateur, professionnel ou débutant, fouillis ou organisé, il y a toujours un jardin à travailler. Conseils techniques facilitent l’approche du jardin, barbecues et repas conviviaux engendrent la bonne humeur.

 

Un peu d’histoire

Élu député d’Hazebrouck en 1893, l’abbé Jules Lemire fut également maire de cette ville. A l’Assemblée Nationale, il lutta contre le travail de nuit des femmes et des enfants. Il fut décoré de la Légion d’honneur pour sa conduite pendant la 1ère guerre mondiale. Le 21 octobre 1896, il rend publique la création de la ligue du Coin de Terre et du Foyer. Son but est de « servir et consolider la famille en l’établissant sur sa base naturelle : la terre et le foyer ». En ces temps où la condition ouvrière était si dure sur les plans du logement, de l’hygiène, de l’alimentation, des loisirs, les jardins ouvriers devinrent très vite l’outil privilégié de cette action sociale.

L’abbé Lemire avait inséré la phrase suivante dans sa profession de foi datée du 10 août 1893: « Ce que je veux… C’est que pour tout ouvrier la maison de famille et le jardinet qu’il a acquis par son travail soient insaisissables, exempts d’impôts et de frais de succession « . L’abbé Lemire est décédé le 7 mars 1927 des suites d’une congestion pulmonaire.
A l’époque, son projet devait permettre « à toute famille honorable et laborieuse » de cultiver son coin de terre. En 1945, guerre oblige, les jardins ouvriers atteindront leur apogée. On en recensera jusqu’à 700.000. Puis, en 1972, l’appellation s’est transformée en jardins familiaux. Ils connaîtront une décrue avant le renouveau des années 90. En période de crise, ils fournissent à des familles aux revenus modestes, un apport alimentaire non négligeable. Ils apportent également aux salariés, notamment aux cadres, un moyen d’évasion par le biais de la nature.

 

L’organisation des jardins familiaux

Le code rural définit les jardins familiaux, autrefois appelés « ouvriers », comme des groupes de jardins gérés par une association. Peuvent être dénommés « jardins familiaux », des terrains divisés en parcelles, affectées à des particuliers y pratiquant le jardinage pour leurs propres besoins et ceux de leur famille, à l’exclusion de tout usage commercial. Tous les jardins répondant à ces critères, quelle que soit leur dénomination, sont assimilés à des jardins familiaux. Les jardins familiaux sont des espaces de culture groupés, constitués de parcelles dissociées de l’habitat. Ils sont équipés d’une tonnelle ou de chalet, d’un point d’eau et d’équipements collectifs. Leur vocation est de rendre possible le jardinage de fleurs ou de légumes pour une consommation strictement familiale, aux citadins ne disposant pas de jardin en propre.

C’est auprès du CCAS qu’il faut s’inscrire pour, moyennant une cotisation annuelle modique, obtenir une parcelle à cultiver. Reste ensuite à respecter le règlement, entretenir les parties communes, soigner le caractère paysager du jardin, ne pas faire commerce du fruit de son jardinage. (CCAS : 01 30 06 51 30 – Nous contacter)

Les jardins familiaux sont situés à l’entrée de la ville (CD 154). Ils ont une vocation pédagogiques écologique, associative et sociale. D’une surface d’1 ha, le jardin s’articule autour d’un élément clé, l’éolienne.

Située à un niveau topographique adéquat, elle stocke l’eau dans une cuve placée à la même côte altimétrique que les 3 réservoirs de stockage répartis stratégiquement dans le jardin. L’éolienne distribue l’eau par capillarité.Dotée d’un système d’arrêt, elle est l’objet de démonstration pour les écoles. Des fossés drainant ouverts permettent de voir circuler l’eau et d’aborder la thématique de l’hydraulique avec les enfants. Une flore spécifique se développe dans les fossés.

Quatre parcelles sont exclusivement réservées aux écoles, les autres (environ 30) sont distribuées aux particuliers par le biais d’une association dotée d’un cahier des charges. Elles sont desservies par 6 grandes allées dont une supporte le passage d’un camion pour l’entretien ou travaux divers.

De superficies variées, de 68 à 357 m², chacun peut trouver une parcelle adaptée à ses ambitions et capacités physiques. Une grande parcelle située dans la partie la plus humide du site est aménagée en un jardin thématique lié à la flore des milieux humides. Les matériaux du jardin sont relativement rustiques afin de préserver un aspect naturel au site. L’éolienne est posée sur une placette de 100 m² en béton balayé, margée de pavés pour faciliter l’entretien. Les parcelles sont séparées entre elles par des haies d’osiers séchés ou vivants. L’entrée et la sortie du jardin thématique sont marquées par des arches en saules tressées. Les arbres remarquables du site sont préservés, une grande prairie et des aulnes sont implantés entre le parking et les 1ères parcelles, pour créer esthétiquement un effet de transparence et assécher pratiquement le sol. Pour éviter l’hétérogénéité des abris, des chalets en bois de 16 à 36 m² regroupant 3 ou 4 parcelles sont construits. Les accès se font par des petites allées en stabilisé. Un chalet « toilette » est placé à proximité des jardins d’enfants. Pour assurer la sécurité des jardins familiaux, un réseau d’éclairage est installé, de style identique à celui mis récemment en place dans la commune.

Afin de favoriser la biodiversité dans les jardins familiaux, la ville a construit un hôtel à insectes.
Un hôtel à insectes est très utile dans le cadre d’une agriculture respectueuse de l’environnement. Il favorise l’installation d’insectes « auxiliaires » tel que les coccinelles, les papillons, les abeilles, les perce-oreilles, les chrysopes, les carabes, etc. Une fois installés, ces ouvriers à 6 pattes vont permettre de démarrer un potager en pollinisant les plantes mais ils vont aussi aider à combattre les insectes « nuisibles ». L’hôtel à insectes représente donc une réelle alternative aux traitements chimiques.