Transcription de la balade sonore : L’origine du nom de la ville

Pourquoi « Verneuil » ? Quelle explication mettre derrière l’origine de ce terme ?

C’est assez simple, en soit, pour qui aime fouiller les archives à la lueur vacillante des chandelles.

Tout le monde, cependant, n’est pas très friand de ces lieux de savoir, parfois poussiéreux et bien souvent trop humides, que sont les archives ; ni très enthousiaste à l’idée d’y passer plusieurs heures, le dos courbé, loupe en main, à étudier des documents anciens dont on ne saurait plus lire l’écriture tant elle diffère de la nôtre.

Pour comprendre l’origine du nom de notre charmante ville, il faut remonter au Ier siècle avant notre ère. Aux alentours de l’an -100, une poignée d’hommes et de femmes arrive aux abords d’une forêt de la Gaule Chevelue. Exténués par leur long voyage, le dos courbé par la fatigue et les pieds cassés par la marche, ils décident, après rapide délibération, qu’ils s’établiront ici, parce qu’après tout, le climat n’y est pas trop mauvais. Notons ici que la Gaule Chevelue, contrairement à ce que l’on pense à tort, n’a pas été nommée ainsi par les Romains parce que les Gaulois avaient de longs cheveux et de longues barbes, mais tout simplement parce qu’il s’agissait d’une région plus boisée que le reste du territoire, peuplée d’arbres aux ramures nombreuses, dont le feuillage fourni évoquait une chevelure luxuriante.

Pour en revenir à nos Gaulois nouvellement installés, ils se mettent bien vite à l’œuvre, car s’il est vrai qu’il peut être agréable de dormir à la belle étoile, on est tout de même bien mieux avec un toit sur la tête. Rapidement les huttes se dressent à l’orée des bois, et on cherche un nom à donner à ce petit bourg où il fait déjà bon vivre et qu’on aimerait voir s’agrandir.

On réfléchit. On échange dans cette langue étrange que les Romains ne comprennent pas et qui sonne à leur oreille comme un bourdonnement agaçant, « brr brr », dont la sonorité donne par la suite le mot « barbare », désignant les personnes qui ne parlent ni le grec ni le latin. On réfléchit, on demande l’avis du voisin, et finalement, on décide de donner au bourg un nom qui puisse rappeler son identité. Vernes, c’est ainsi que les Gaulois appellent les arbres auprès desquels ils se sont établis. Dans la langue des Gaulois, cela se prononce « Verno » ; on y ajoute le suffixe « ialos », qui signifie la clairière, le lieu défriché, et finalement le village. Vernoialos, le village qu’on a bâti auprès des Vernes.

Les années passent, et le poétique « Vernoialos »connait plusieurs transformations ; comme la pierre jetée à la mer, il roule sous les remous et est poli par le passage du temps. Il devient d’abord « Vernoialum », lorsque les Romains, menés par César, l’envahissent, lui et la Gaule. Par la suite, le village, finalement loin d’être aussi irréductible que celui d’Astérix, Obélix et Idéfix, adopte un nouveau nom sous la dynastie des rois Mérovingiens : « Vernugilum », autant de noms tous plus amusants à prononcer les uns que les autres.

Il faut ensuite attendre le XIIème siècle pour que le nom change à nouveau et devienne « Vernolium ». Cette évolution finale, héritière de près de treize siècles d’histoire, se traduit en français par « Verneuil ».