Transcription de la balade sonore : Les découvertes archéologiques

Quel adolescent n’a jamais rêvé de devenir archéologue et de partir explorer les cryptes et tombeaux du bout du monde à la recherche de précieux artéfacts ? Toutefois, pas besoin de prendre l’avion jusqu’en l’Égypte et de descendre le Nil en bateau pour se lancer à la chasse aux trésors ; bien souvent un coup de pelle chanceux dans son jardin suffit.

Verneuil ne déroge pas à la règle et, au XIXème siècle, et, là aussi, plusieurs coups de pelles chanceux permettent de déterrer une poignée d’objets anciens qui ravissent les historiens.

En 1871, le Musée des Antiquités Nationales de Saint Germain en Laye acquiert d’un brocanteur de Poissy plusieurs objets en provenance de Verneuil. Parmi ceux-ci, on trouve notamment des armes : deux haches et une lance qui sont par la suite exposées dans une vitrine du musée réservée aux découvertes archéologiques du Gallo-Romain tardif.

À cette époque, les Gaulois, déjà vaincus par les Romains, occupent le rang de peuple fédéré : ils ont signé avec Rome, ce que l’on appelle un foedus, pour reprendre le terme exact.

Le foedus romain est un contrat signé entre le vainqueur et le vaincu. L’Empire romain est vaste et en expansion constante, la population italienne, quant à elle, stagne, et les Romains se rendent rapidement compte qu’il n’y a pas assez d’Italiens pour défendre toutes les frontières de l’Empire ; de plus, le soldat qui habite sur les côtes de l’Andalousie, et qui se réveille chaque matin avec l’écho des vagues de la Méditerranée, n’est pas forcément très enclin à quitter son domaine pour aller s’installer au Nord de la Gaule pour défendre la frontière contre les Goths, question de climat. Aussi, pour remédier à ce manque d’homme et maintenir l’ordre et la sécurité dans un empire aussi vaste, les Romains offrent un droit de foedus aux peuples vaincus, ainsi, les peuples de barbares gardent une partie de leur indépendance, en échange de laquelle ils ont le devoir de défendre les frontières de l’Empire contre les ennemis de Rome.

Dès lors, on assiste à un véritable brassage culturel, au cœur duquel certains aspects de la  culture gauloise se retrouvent influencés par la culture romaine, c’est ainsi, notamment, que les théâtres romains apparaissent en Gaule.

À Verneuil, cependant, pas de théâtre, mais des découvertes toutes aussi intéressantes : des tombes, douze cercueils de pierre pour être tout à fait juste, retrouvés au n°16 de la Grande Rue en 1875. Les deux haches et la lance ont d’ailleurs été retrouvées parmi ses sépultures qui mélangent rites funéraires romains et gaulois. Aux IVème et Vème siècles, la coutume voulait qu’on inhume les morts, entièrement habillés, parés de leurs armes. Être enterré avec son glaive, sa dague ou sa hache de guerre était de plus en plus fréquent à mesure que grandissaient l’insécurité et la menace constante des invasions germaniques. Dans un pareil contexte, les Gaulois, agriculteurs pour la majorité, devaient prendre les armes pour défendre leur territoire contre les Goths, aussi, c’était en tant que soldats qu’ils étaient inhumés lorsqu’ils tombaient au combat.

Ces découvertes, peu nombreuses, font néanmoins partie intégrante de l’histoire de la ville à une époque lointaine, et nous fournissent de précieuses informations sur Verneuil, dans un temps reculé qui n’a pas laissé beaucoup de vestiges.