Transcription de la balade sonore : la viticulture
Cela peut paraître surprenant, mais il y a quelques siècles, on cultivait encore de la vigne à Verneuil.
À vrai dire, on faisait du vin un peu partout en France. Au Moyen Âge, jusqu’à la Révolution, voir des raisins dans les parcs de Paris, était chose courante.
Saviez-vous qu’au Moyen Âge, on buvait plus de vin que d’eau ? Pas parce qu’on préférait le goût du vin, mais tout simplement pour des raisons médicales. Avant Pasteur, on ne connait pas l’existence des microbes, et on boit l’eau comme on la trouve, à la rivière où au puit, sans la purifier au préalable. Bien souvent porteuse de germes, l’eau rend l’homme médiéval malade. Aussi, on se rend compte qu’il est plus sûr de boire du vin, tout juste coupé d’eau pour qu’il soit moins épais, parce que le jus de raisin macéré, lui, ne rend pas malade.
Dès lors, il semble moins étonnant de voir des vignes au Centre ou au Nord de la France au Moyen Âge et à l’époque moderne.
Si, au début, l’aspect pratique l’emporte sur la qualité du vin, dès le XVIe siècle cependant, on commence à privilégier le goût ; quitte à boire du vin, autant qu’il soit bon. À Verneuil, le vin clairet voit le jour, mélange de raisin noir et de raisin blanc qu’on produit en quantité. Aux alentours de 1789, on compte, à Verneuil, pas moins d’une soixantaine d’hectares de vignes, belle prouesse que d’avoir réussi à faire pousser autant de vignes dans une région où le raisin ne se plait pas forcément.
C’est au XIXe siècle que l’on commence à abandonner la vigne. L’hiver 1801 est particulièrement rigoureux et la ville connait de grandes gelées. Les pieds meurent et on se tourne vers la culture maraîchère, plus rémunératrice.
Progressivement, la vigne disparait du paysage vernolien, à mesure que les derniers vignerons abandonnent leur culture ou bien s’éteignent avec leur savoir et leur passion pour la vigne.
Aussi, aujourd’hui, c’est avec le sourire qu’on repense à cette époque où, à Verneuil, il y avait des vignes ; on buvait le clairet de Verneuil à la taverne. Pour s’en souvenir en hommage à cette époque, quelques ceps ont été plantés sur le versant du parc du Talweg que nous vous invitons à visiter…