Transcription de la balade sonore : Émile Zola (Allée Jeanne Rozerot)
On parle souvent de Chateaubriand qui venait écrire dans le parc du château de Verneuil, d’autres noms nous viennent en tête quand on parle de la ville de Verneuil sur Seine. Mme de Sénozan, Alexis de Toqueville, Malesherbes… Il en est pourtant un autre, bien connu : Émile Zola.
Émile Zola publiait ses romans en folios dans les journaux, on appréciait ses personnages, ses histoires, ses descriptions. Lui, il appréciait sa maison de vacances, à Verneuil sur Seine.
Nous sommes au mois de juillet 1896, Émile Zola est à bicyclette, il arrive de Médan, il s’arrête devant le n°5 de la rue de Bazincourt. C’est ici qu’il passe ses vacances, au milieu des dahlias et des roses trémières, avec ses enfants, Denise et Jacques, et leur mère, Jeanne Rozerot, sa maîtresse. Zola vit déchiré entre deux amours, d’un côté, il y a sa femme, Alexandrine, qui ne lui a pas donné d’enfant, de l’autre côté, il y a Jeanne, qui lui en a donné deux.
À Verneuil, Zola vient se ressourcer avec sa famille. Au programme des vacances, promenades en bicyclette et séances photos, il excelle aux instantanées, et il aime immortaliser ceux qui lui sont chers ; de juin à septembre 1897, il réalise un véritable reportage de ses enfants jouant dans le jardin de Verneuil. C’est là qu’il fait le plein de tendresse, le soir, en se promenant, il pense à ses histoires, à celles qu’il a écrites, à celles qu’il va écrire.
On dit que pour écrire, il faut avoir de l’imagination. On dit que pour bien écrire, il faut avoir vu le monde. Le monde de Zola est vaste, et parfois, lorsque ses responsabilités l’étouffent, il fait une halte à Verneuil, c’est un petit coin de paradis sur terre.
Zola y vient aussi régulièrement qu’il le peut, jusqu’en 1902, année où il s’éteint à l’âge de soixante-deux ans.
La grande maison de la Rue de Bazincourt existe encore. Elle a connu plusieurs transformations successives, mais on ne saurait oublier qu’elle accueillait autrefois, pour les vacances, la seconde famille d’Émile Zola. En décembre 1989, la municipalité a décidé que la résidence s’appellerait Le Paradou, c’est le nom du jardin magique dans lequel les personnages du roman, La Faute de l’Abbé Mouret, se rencontrent. La rue intérieure, quant à elle, a été rebaptisée « Allée Jeanne Rozerot ». Un bel hommage pour ce lieu qui fait part intégrante du patrimoine de Verneuil.